BRASILIA, 13 sept 2006 (AFP) - Le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud se sont réunis mercredi au sommet à Brasilia afin d'organiser leur influence sur la scène internationale, dominée par les grandes puissances industrielles, et de donner une impulsion à leurs échanges.

Les présidents brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, sud-africain Thabo Mbeki et le Premier ministre indien Manmohan Singh ont participé à ce premier sommet entre les trois pays, qui s'inscrit dans le cadre du Forum de dialogue Inde-Brésil-Afrique du Sud lancé en 2003 pour favoriser la concertation politique et la coopération.

"Le potentiel des relations entre l'Afrique du Sud, l'Inde et le Brésil est énorme et nous ne l'avons pas découvert parce que pendant des décennies il y a eu une relation très forte avec les pays du Nord et nous avons quasiment oublié les relations Sud-Sud", a déclaré le président brésilien à l'ouverture des travaux.

"La taille et le potentiel des économies du Brésil, d'Afrique du Sud et de l'Inde montrent qu'il existe un espace immense pour développer le commerce, les investissements et la coopération. Nous avons des complémentarités que nous devons exploiter ainsi que de nombreuses opportunités d'affaires", a estimé le président de la Confédération nationale de l'industrie (CNI) brésilienne, Carlos Eduardo Moreira, lors d'un séminaire qui se déroulait parallèlement au sommet.

Six secteurs prometteurs pour la coopération ont été identifiés: l'agro-alimentaire, l'énergie, les technologies de l'information, la pharmacie, les biotechnologies et la recherche en développement. Le Brésil a ainsi offert sa coopération pour la production d'éthanol et de biodiesel en Afrique du sud et en Inde, afin de réduire la dépendance pétrolière de ces pays.

"Le Forum Inde-Brésil-Afrique du Sud peut montrer notre force en matière de technologies énergétique", a estimé M. Singh. L'Inde est bien placée dans les énergies éolienne et solaire, l'Afrique du Sud dans la gaséification du charbon et le Brésil est champion mondial des biocarburants, a-t-il fait valoir.

Cinq accords trilatéraux concernant les biocarburants, le transport maritime, l'agriculture, les transports ferroviaires et l'informatique ont été signés à l'occasion du sommet.

Toutefois, des entraves aux affaires subsistent dans ces pays. "Le climat des investissements au Brésil, en Inde et en Afrique du Sud montre qu'il existe une marge substantielle d'amélioration", estime la Banque mondiale dans un rapport.

Sur une liste de 175 pays classés en fonction des obstacles que rencontrent les entreprises, l'Afrique du Sud arrive à la 29e place, le Brésil à la 121e et l'Inde à la 134e.

Les trois pays ont affirmé leur volonté de porter le commerce trilatéral à 10 milliards de dollars dans les prochaines années.

"Au cours des trois dernières années, le commerce Brésil-Inde a triplé et celui avec l'Afrique du Sud a doublé: mais les deux pays ne représentent toutefois que 2% des exportations brésiliennes", a souligné le ministre brésilien du Commerce, Luiz Fernando Furlan.

"Ce sommet démontre clairement au reste du monde que trois grands pays du Sud peuvent s'entendre", a récemment expliqué le sous-secrétaire politique au ministère brésilien des Affaires étrangères, Pedro Motta Pinto Coelho.

Les trois pays sont membres du G20 qui défend au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) les intérêts des pays émergents face aux Etats-Unis et à l'Union européenne.

 

 

 

 

 

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