RIO DE JANEIRO, 10 oct 2006 (AFP) - Les pilotes américains du jet d'affaires Legacy d'Embraer entré en collision avec un Boeing-737 de la compagnie brésilienne GOL qui s'est écrasé en Amazonie le 29 septembre tuant les 154 personnes à bord, n'ont pas respecté le plan de vol remis au décollage.

 

 

Le plan de vol remis au pilote Joseph Lepore et au co-pilote Jan Paul Paladino, prévoyait que le Legacy de la compagnie américaine ExcelAir vole à 37.000 pieds entre Sao José dos Campos (lieu du décollage dans l'Etat de Sao Paulo) et Brasilia, selon le commissaire Luciano Inacio da Silva, chargé de l'enquête de la police civile de l'Etat amazonien du Mato Grosso où est tombé le Boeing.

 

 

A partir de Brasilia, il devait descendre à 36.000 pieds, puis 480 km plus loin, entre Teres et Manaus (Etat d'Amazonas) il devait remonter à 38.000 pieds. "A l'endroit de la collision le Legacy aurait dû voler à 38.000 pieds", a souligné da Silva.

 

 

Or les pilotes ont dit dans leur témoignage à la police qu'ils "avaient l'autorisation de voler à 37.000 pieds", la même altitude que celle du Boeing qui venait en sens inverse.

 

 

"A partir de Brasilia, dans le plan vol remis par écrit et qu'ils n'ont pas respecté, les pilotes devaient voler à une altitude paire", a affirmé lundi soir le ministre brésilien de la Défense Valdir Pires.

 

 

Devant cette contradiction, le commissaire da Silva interrogera de nouveau les pilotes américains qui sont retenus à Rio de Janeiro depuis neuf jours, après que la police fédérale eut saisi leurs passeports. Il interrogera aussi les fonctionnaires de la tour de contrôle qui travaillaient le jour de l'accident.

 

 

Les pilotes américains ont par ailleurs affirmé avoir perdu le contact radio avec la tour de contrôle quelques minutes avant la collision.

 

 

Le président d'Infraeo, l'entreprise qui gère les aréoports brésiliens, le général José Carlos Pereira, a déclaré que les pilotes étaient obligés de suivre le plan de vol remis au décollage même s'ils ne pouvaient établir le contact avec le contrôle aérien : "Le pilote n'a pas le droit de changer le plan de vol de sa propre initiative", a-t-il dit.

 

 

Le général de l'armée de l'air a souligné qu'il n'y avait pas eu de panne dans le système de communication.

 

 

"Il est inacceptable de parler de faille de communication (avec les tours de contrôle de Brasilia ou Manaus). L'Aéronautique a fait tous les tests et n'a trouvé aucune faille", a-t-il dit à la presse.

 

 

Les pilotes américains n'ont pas de date fixée pour quitter le Brésil. Ils se trouveraient selon la presse à l'hôtel Marriot de Copacabana. La direction de l'hôtel a démenti, mais les employés ont confirmé à la presse que les Américains étaient dans l'hôtel et ne quittaient pas leur chambre même pour prendre leurs repas. Samedi, leurs épouses seraient arrivées des Etats-Unis.

 

 

 

Mardi, il restait encore aux équipes de secours à retrouver 11 corps (sur 154) dans les débris de l'avion, probablement coincés sous le fuselage, selon l'armée de l'air.

 

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