TORONTO, 5 sept 2006 (AFP) - Les groupes miniers canadien Inco et américain Phelps Dodge ont annoncé mardi qu'ils mettaient fin à leur projet de fusion, ouvrant la voie au rachat du géant canadien du nickel par le brésilien Companhia Vale do Rio Doce (CVRD).Phelps Dodge a indiqué qu'en accord avec Inco, il avait décidé de retirer son offre publique d'achat amicale (en actions et en cash) sur le canadien, qui valorisait ce dernier à 17,8 milliards de dollars canadiens (16 mds USD).

"Il était très clair (...) que les actionnaires d'Inco n'allaient pas soutenir la transaction avec Phelps Dodge", a reconnu dans un communiqué Scott Hand, PDG d'Inco, le numéro mondial du nickel.

Cette annonce constitue un énième rebondissement dans le feuilleton sur le rachat des grands groupes miniers canadiens, en cours depuis un an et qui est alimenté par l'explosion des prix des métaux, en raison de la demande croissante de la Chine.

Phelps, Inco et Falconbridge avaient annoncé en juin le plus grand projet de fusion de l'histoire de l'industrie minière, mais ce rapprochement avait été torpillé par l'anglo-suisse Xstrata, qui a finalement mis la main en août sur Falconbridge, grâce à une offre toute en espèces de plus de 20 milliards de dollars US.

Le retrait de Phelps laisse maintenant le brésilien CVRD seul en lice pour l'acquisition d'Inco. Quatrième groupe minier au monde en termes de capitalisation, CVRD a présenté le 14 août une offre, exclusivement en numéraire, de 17,5 milliards de dollars canadiens pour Inco.

"Je dirais qu'il y maintenant plus de 95% de chances qu'Inco aboutisse dans l'escarcelle de CVRD", a déclaré à l'AFP Larry Smith, analyste de Blackmont Capital.

Inco s'est dit "ouvert à des discussions ou des négociations" avec le brésilien, tout en précisant qu'il était aussi libre d'examiner d'autres propositions qui pourraient lui être présentées.

"Il existe toujours une petite possibilité qu'un autre acteur soit intéressé par une transaction, mais elle est mince, très mince", a cependant estimé l'analyste Larry Smith.

L'offre de CVRD est valable jusqu'au 28 septembre et a obtenu la semaine dernière le feu vert des autorités canadienne et américaine chargées du maintien de la concurrence dans le secteur.

 

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