BRASILIA, 12 sept 2006 (AFP) - Deux grands pays émergents, le Brésil et l'Inde, ont élevé mardi au rang d'"association stratégique" leurs relations déjà marquées par des combats communs dans les négociations commerciales multilatérales et pour l'obtention d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu.

 

A l'issue d'un sommet à Brasilia entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le Premier ministre indien Manmohan Singh, les deux pays ont signé neuf accords dans des domaines aussi divers que la coopération pétrolière, les échanges culturels, la coopération agricole ou les services aériens.

 

Le président Lula s'était rendu à New Delhi en janvier 2004 dans le cadre de sa politique visant à encourager la coopération sud-sud et les alliances avec les puissances émergentes.

 

"Depuis lors, nous avons travaillé intensément sur divers fronts pour approfondir notre alliance politique et économique que nous avons décidé de faire passer au stade d'+association stratégique+", a déclaré le président Lula.

 

"Le Brésil et l'Inde sont deux grandes démocraties du monde en développement, avec de nombreux intérêts en commun et des affinités dans leur vision des grands problèmes actuels", a affirmé le chef de l'Etat brésilien.

 

"Notre engagement démocratique se reflète également dans les engagements que nous avons pris dans les enceintes multilatérales en faveur d'un système international plus équilibré et équitable", a-t-il ajouté.

 

Le Brésil et l'Inde font partie, aux côtés du Japon et de l'Allemagne, d'un groupe qui réclame l'élargissement du Conseil de sécurité, composé de 15 membres actuellement (5 permanents et 10 non permanents), à 25 (11 permanents et 14 non permanents), avec une représentation accrue des régions.

 

L'Inde et le Brésil sont également les locomotives du groupe de pays émergents G20 qui lutte pour la fin des subventions agricoles dans les pays riches au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

 

"L'Inde et le Brésil sont des démocraties pluralistes. Notre développement économique repose sur une base élargie avec de nombreuses facettes. Cela nous offre la possibilité de développer notre commerce bilatéral et nos relations économiques", a indiqué de son côté le responsable indien.

 

Le développement de la production d'éthanol de canne à sucre comme alternative aux produits pétroliers est au centre des projets, alors que le Brésil est devenu le champion mondial de l'alcool. L'Inde et le Brésil se sont ainsi engagé à créer un comité conjoint sur les biocarburants.

 

Le président Lula a assuré que le Brésil voulait "contribuer aux efforts du gouvernement indien visant à rechercher des choix énergétiques durables", indiquant que son pays voulait mettre en place un forum mondial de débat sur les biocarburants.

 

En 2005, les exportations brésiliennes vers l'Inde ont totalisé 1 136 milliard de dollars, soit une hausse de près de 75% par rapport à 2004, selon des chiffres officiels brésiliens. Les importations en provenance de l'Inde ont atteint 1 202 milliards, en hausse de 116%.

 

Mercredi le président sud-africain Thabo Mbeki devait se joindre aux responsables Lula et Singh pour le premier sommet Inde-Brésil-Afrique du sud.

 

Des accords tripartites devaient être signés dans le domaine de la navigation, de l'agriculture, de la santé et de l'informatique, selon des sources indiennes.

 

Les trois dirigeants évoqueront aussi les projets d'accord de libre échange entre l'Inde, le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela) et l'Union douanière d'Afrique australe (SACU - Botswana, Lesotho, Namibie, Afrique du Sud et Swaziland).

 

 

 

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